Lafarge mis en examen pour “complicité de crimes contre l’humanité” : il était temps !

La société Lafarge S.A., filiale de LafargeHolcim, a été mis en examen ce jeudi 28 juin pour “complicité de crimes contre l’humanité”. Il était temps !

Au XIXe siècle, cette usine (ci-dessus en photo) n’était-elle déjà pas un crime ?

Première livraison internationale d’envergure : 110 000 tonnes de chaux pour le canal de Suez, en 1864.

Bien plus, tard, en 1939, Lafarge devient le premier cimentier français. Son patron Henri Pavin de Lafarge vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et collaborera activement avec les nazis.

Malgré la mise sous séquestre de l’usine en 1944 (et une tentative d’autogestion jusqu’en 1947), le projet de nationalisation échoue.

L’enquête ouverte à la Liberation est mise au tiroir. Du passé faisons table rase ! Lafarge est un grand cimentier français qui va encore “rayonner” à l’international (notamment au canal de Suez dans les années 1950). Et la collaboration ? Sans doute un détail de l’histoire …

La guerre c’est un bon plan pour Lafarge, tout comme les dictatures (pensons LafargeHolcim au Maroc !).

Après la seconde guerre du golfe, quoi de mieux que d’aller proposer ses services au Moyen Orient. Il y a à construire et reconstruire, tant de béton à écouler.

Alors ils allaient quand même pas cracher sur la filiale syrienne !

Déjà, sur le site internet de l’entreprise, ça se défend : “Le Groupe prend acte des infractions reprochées à la suite des actes individuels répréhensibles survenus dans le cadre des opérations antérieures à 2014 de Lafarge Cement Syria, une filiale de Lafarge SA. La mise en examen de Lafarge SA était attendue suite à la mise en examen de plusieurs de ses anciens dirigeants.”

Des “actes individuels répréhensibles”, hum …

Voyons voir si cette enquête sera mise au tiroir elle-aussi.

 

 

Le ciel contre LafargeHolcim

Bonne nouvelle : “En Europe, le froid et la météo capricieuse de l’hiver 2018 ont impacté l’activité de LafargeHolcim”, apprenions-nous hier sur lemoniteur.fr

Pour fêter ce nouveau pas vers la “convergence des luttes”, nous remercierons comme il se doit les météorologues du Mont Aigoual.

Seul dégrisement, il faudra faire mieux l’année prochaine : cette aide du ciel n’a pas été assez efficace pour stopper la croissance de ces bétonneurs du présent. Mais ne désespérons pas …

En mémoire de la grève qui a touché Lafarge entre février et mars 2018 … et en attendant la prochaine !

“Lafarge négocie avec Daesh mais pas avec ses salariés”,

pouvait-on lire sur une banderole, site du Teil.

Le mouvement, entre le 27 février et le 5 mars, a été particulièrement suivi :

huit sites en grève, et 60 à 70 % des employés du site du Teil mobilisés.

Tout notre soutien aux salariés de Lafarge pour ce mouvement passé

et surtout pour les futures colères !